De l'autre côté du fleuve


Est-ce le début ou la fin ? D'une ville, d'une histoire, d'une économie, d'un habitat, d'une organisation sociale, de liens avec l'extérieur, de liens entre générations de voisins, d'une place dans la ville fut-elle dans l'écart, de vies intimes rattachées à l'histoire longue dont celle des migrations du 20ème Siècle. Des habitants de l'ilot Carriet et autour ont vu la fin d'un temps et pas encore le début d'un autre. C'est une forme particulière de nostalgie, plus brutale qu'ailleurs sans doute. Il suffit de montrer du doigt les traces du passé et de l'inachèvement à l'œuvre, de rappeler qu'à tel ou tel endroit - là où il n'y a rien - il y avait quelque chose. L'abandon, le manque, la désolation sont les mots qui viennent dans les conversations sur une tonne d'évidence mêlé de colère, d'émotion ou de fatalisme. Les habitants n'ont pas encore totalement abandonné l'idée qu'un jour on les écoutera : ils parlent, montrent, expliquent et proposent. Un garçon de 14 ans, rencontré à la résidence Le Fleuve, constate que c'est une île ici, c'est pour ça qu'on l'appelle l'ilot Carriet (...)


Texte de Christophe Dabitch, auteur.

Carte blanche photographique pour La Fabrique de Bordeaux Métropole .

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